Salaire des profs, un article pour pleurer

Suite à une demande, je remets un article sur la rémunération des enseignants tiré de Metronews.



Ils estiment qu'ils ne sont pas assez payés et veulent le faire savoir. Les enseignants et les fonctionnaires ont prévu de se rassembler mardi 18 novembre devant l'Assemblée nationale à l'appel de la FSU, de la CGT, de Solidaires et de la FAFP pour “[leurs] salaires, [leurs] conditions de travail et la défense du service public”.
"Dans les années 1980, un enseignant gagnait 2 fois le Smic en début de carrière, ce n'est que 1,3 fois le Smic aujourd'hui", dénonce Patrick Désiré, secrétaire général de l'Union nationale des syndicats de l'Education nationale Unsen-CGT, interrogé par metronews. "Et cette baisse du pouvoir d'achat se poursuit à cause du gel, depuis 2010, du point d'indice des fonctionnaires, qui sert de base au calcul des salaires", continue-t-il. Qu'en est-il vraiment ?


2 469 euros par mois en moyenne
Les 845 000 professeurs – qui enseignent à 12 millions d'élèves du primaire et du secondaire – gagnent en moyenne 2 469 euros net par mois, selon les chiffres dévoilés en mai 2014 par l'Education nationale qui s'est appuyée sur les fiches de paie réelles pour obtenir ces résultats.

Cette rémunération est inférieure de 35 % à celle d'un cadre non enseignant de la fonction publique, selon l'Insee, qui s'appuie sur des statistiques de 2009. A titre de comparaison, le salaire moyen toutes professions confondues est de 2128 euros net par mois, selon les derniers chiffres de la Dares.


De 1 325 euros à 7 052 euros
Il existe des écarts de rémunérations importants : selon la grille salariale de l'Education nationale un professeur stagiaire est censé gagner 1 325 euros net mais, en moyenne, selon les statistiques publiées au printemps par le ministère, un professeur des écoles débutant perçoit 1 658 euros net, tandis que le prof de classe préparatoire en fin de carrière touche 7 052 euros. 

Ce sont surtout les primes et les heures supplémentaires dans le secondaire qui expliquent ces différences. Ce qui donne : 2 174 euros par mois en moyenne, pour les instituteurs des écoles primaires et maternelles ; ⇒ 2 566 euros pour les profs certifiés des collèges et lycées ; 3 505 euros pour les agrégés ; 5 821 euros pour les enseignants de prépa.

4 000 euros pour un agrégé de plus de 50 ans
Un professeur de plus de 50 ans en collège ou lycée gagne en moyenne 3 027 euros par mois et 3 993 euros s’il est agrégé, selon les statistiques du gouvernement. Dans le secondaire, les enseignants en fin de carrière touchent en moyenne, hors prime, un salaire supérieur de 60 % à celui des moins de 30 ans. Et de 40 % dans le primaire.


Les profs de lycée payés 30 % de plus que les instits
A niveau de formation égale, le salaire moyen des professeurs de lycée français est de 30 % supérieur à celui des professeurs des écoles, selon l'enquête Regards sur l'Education 2014, menée par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui rassemble tous les pays développés.

Une différence d'autant plus injuste, selon l'OCDE, que la France fait partie des rares pays, avec l'Angleterre, l'Islande et l'Italie, où les enseignants de maternelle exercent avec un bac + 5.


Moins payés que leurs homologues européens
Selon l'OCDE, en moyenne, les enseignants du primaire ayant au moins quinze ans d’ancienneté touchent 26 400 euros brut par an (2 200 euros brut par mois) en France. C'est 4 000 euros de moins que dans les autres pays de l'OCDE. Au collège et au lycée, ils sont payés environ 30 000 euros brut par an (2 500 euros brut par mois), soit 2 500 à 4 000 euros de moins.

Les contractuels lésés
Les personnels contractuels accomplissent les mêmes tâches que les titulaires sans être payés pareil. Patrick Désiré, de l'Unsen-CGT nous donne l'exemple d'une enseignante qui a enseigné en tant que maître auxiliaire pendant dix ans avant d'être finalement titularisée : celle-ci a gagné 500 euros de plus sur sa fiche de paie.

"Il est injuste de ne pas appliquer le principe 'à travail égal, salaire égal'", dénonce-t-il. La raison : "les précaires n'ont quasiment pas d'augmentation de salaire, alors que les titulaires bénéficient d'une progression de salaire".


Sources